boulevard Saint-Michel à Paris.
discipline phare du club. Évidemment vu ses conditions de création, le Stade «
français » n'est, à ses débuts, pas un club populaire. En effet, les lycées ont
société qu'il était de bon ton d'imiter alors. Georges Pastre, historien du Rugby, attribue aussi
Pour décrire cet esprit voir l'article écrit par Louis Dedet en annexe de l'article : "l'esprit de club, raison d'être du rugby".
Racing club de France lors de la première finale de 1892.
française, sur le score de 9 à 8. Le capitaine est alors Louis Dedet.
Faute de photos, voici le reportage paru dans la presse hebdomadaire de l'époque ("l'Univers Illustré" 31 mars 1894)
triomphe...
Barbarians (défaite 33-0... !!)
sa création en 1892 jusqu'à son interruption en 1914. On accède à
de la finale.
Avant Jean Bouin... avant le Stade de France... le Stade Français s'est
disponibles... Bécon, Levallois, St Cloud mais aussi Courbevoie pour ce
En 1903, le Stade et le Racing combattaient déjà avec acharnement. On
différence qui existe avec la méthode actuelle. L’envahissement des
bordelais 9-0 Stade français Paris, Parc des Princes, Paris 4 000 spectateurs
Edouard MIRENOWICZ (le barbu) dispute une touche.
Rugby, Paris v Toulouse, ça fait 107 ans…
La Vie au grand air du
26 janvier 1902 :
«
Pour la première fois, nous avons vu à Paris, le dimanche 12 janvier, une équipe toulousaine se mesurer contre une équipe parisienne.
C’est sur le terrain excellent de la piste municipale au Bois de
Vincennes – le meilleur certainement de tous les terrains parisiens -,
que se sont rencontrés le Stade olympien des Etudiants de Toulouse
(futur TOEC), et le Sporting Club Amateurs (futur
SCUF). Notons tout de
suite que le match s’est terminé par la victoire des Parisiens par 9
points à 3. (….) Les progrès des clubs du Midi ont été si remarqués que
les clubs parisiens songent à multiplier leurs rencontres avec eux,
soit à Paris, soit à Toulouse ou à Bordeaux. Ces rencontres sont à
souhaiter, car c’est grâce à elles qu’un jour, qui n’est pas si éloigné
que les Parisiens le croient, nous verrons gagner le championnat de
France par nos amis bordelais ou toulousains.
Le seul obstacle que l’on peut voir à ces rencontre, ce sont les frais.
En effet, les dépenses d’un déplacement de Toulouse ou de Bordeaux à
Paris ou réciproquement d’un team de quinze hommes sont considérables.
Quoique les deux clubs aient coutume de les partager, elles pèsent
lourdement sur les caisses. (…) Souhaitons que le conseil municipal
prenne en considération la pétition des sociétés qui sollicitent
l’autorisation de faire payer aux spectateurs une modique redevance ! »
Paul Champ.
L'année suivante, la finale du championnat se déroulait à Toulouse entre le SOET et le Stade Français. L'histoire d'amour entre le rugby et
la ville rose débutait.
Le Stade Toulousain en 1903 http://contre-pied.blog.lemonde.fr/2009/03/30/dans-ma-collec-17-rugby-paris-v-toulouse-ca-fait-107-ans/____________________________________________________________________________________________
1914 - L’esprit de club, raison d’être du rugby Un article de
Louis Dedet qui fut capitaine du Stade français de 1893 à 1905.
L’esprit de club, raison d’être du rugby« La Vie au Grand Air » - février 1914par Louis Dedet [
1].
Ceux qui voient se presser autour de nos pelouses actuelles une foule
vibrante de trente-cinq mille personnes, passionnées, fidèles et rien
moins que profanes, ne peuvent, même avec le plus grand effort,
s’imaginer les déserts où s’agitèrent nos premiers enthousiasmes et se
fit notre apprentissage.
Mais ce qui est le plus étonnant encore que la conquête du public,
c’est la prise de possession du jeu lui-même par l’armée de footballeurs
répandue dans la France entière. Ceux d’aujourd’hui ne pourront jamais,
fussent-ils d’une verve imaginative toute méridionale, réaliser de
façon adéquate les premiers pas, les premiers gestes ni par conséquent
les progrès accomplis.
Que de critiques à courte vue - où à court de copie - se lamentent
de nos défaites internationales et clament leur désespoir. Qu’ils
déclarent toute chance perdue de jamais nous voir sur un pied d’égalité
avec nos rivaux d’outre-Manche ; qu’ils demandent qu’on abandonne toute
lutte, cela prouve seulement ou qu’ils sont nés d’hier, ou qu’ils ont la
plus déplorable des mémoires.
Car, voyez-vous, pour en arriver où nous sommes (et personne mieux
que moi ne mesure toute la longueur du chemin encore à parcourir), il
nous a fallu, étape par étape, retrouver, réinventer le rugby.
Ne croyez pas que quelqu’un soit venu apporter parmi nous, un beau
jour, la bonne parole, codifiée avec précision dans un enseignement
méthodique. Joueurs de la génération actuelle, à qui les anciens
déversent, aidés de professionnels grassement payés, les conseils les
plus minutieux et les exemples les plus démonstratifs, ne croyez pas que
nous ayons eu, nous aussi, nos maitres, venus juste à point pour nous
révéler les beautés du jeu et nous assouplir à ses finesses. Le premier
grand maitre du rugby en France, M. Heywood,
fut (horresco referens) un joueur d’association ! Nous devinâmes, comme
nous pouvions le faire, d’après les livres, d’après les comptes rendus
de journaux anglais, l’essentiel de la tactique. Et l’on peut citer les
inventeurs, presque les dates d’invention, des différents coups -
aujourd’hui de pratique courante, - comme on signale les divers
perfectionnements de la machine à vapeur ou du télégraphe. Les frères
Candamo, du Racing, introduisirent le passer-ballon, décrié d’abord
comme une lâcheté et un abandon. Giroux, du Stade, découvrit un beau
jour le charme reposant et l’utilité du coup de pied en touche.
Moi-même, j’ai appris par une gifle retentissante qu’il valait mieux
arrêter bas. Nous découvrîmes aussi, comme des régions inconnues,
mystérieuses et suaves dans leur nouveauté, la mêlée, l’art de talonner
et l’utilité de marquer les adversaires à la touche. Chaque progrès fut
une vraie conquête et due nommément à l’un ou à l’autre des quelques
quarante joueurs qui deux fois par semaine, s’ébattaient pèle-mêle,
toujours les mêmes, sur une pelouse exiguë du Bois de Boulogne.
Il fallut les premières rencontres internationales pour nous
faciliter la tâche d’apprendre. Mais, là encore, nos maitres ne furent
pas tout de suite de premier choix. D’ailleurs, même un « Manningham »,
qui, dès 1893, nous donnait une vraie démonstration du jeu le plus beau,
le plus typique, avait en nous des élèves trop neufs pour profiter
d’une telle maîtrise. Nos voisins les Anglais apprennent à jouer dès le
berceau. Fils de footballeurs, ils entendent et voient en
« footballers » dès qu’ils peuvent comprendre et distinguer. Les
conversations autour d’eux sont plus souvent de rugby
que de littérature, de Poulton ou de Bancroft que de Shakespeare, de
Keats ou de Shelley. Nous, nous n’avions pas encore La Vie au Grand Air
et ses savantes chroniques ! Le monde ne parlait qu’assez peu de nos
exploits, et nos préoccupations correspondaient mal à celles de la
majorité de nos contemporains. Joignez à cela le petit nombre des
pratiquants, le choix très restreint d’athlètes. Vraiment, il est
inconcevable et miraculeux que nous ayons si vite conquis le pays
français, quand on songe à l’exiguïté de nos moyens d’action initiale.
Et l’on est bien mal fondé, se souvenant d’hier, à ne pas mettre tout
espoir en demain.
D’autant que l’évolution du jeu et de la tactique s’est faite
entièrement dans le sens de nos qualités françaises individuelles. Nos
maitres de 1892 et 1893 eux-mêmes avaient beaucoup à apprendre. Ceux de
cette époque qui se souviennent des Bieber et des Todd, géants au jeu
effectif et lent, se peuvent rendre compte que le jeu d’aujourd’hui
ressemble à celui d’alors comme le sautillement aisé d’une gazelle
ressemble à la puissante, mais lourde, démarche de l’ours polaire !
Peut-être même est-on allé trop loin dans le sens de la rapidité un
peu désordonnée et aventurée. Nos lentes, compassées, mais judicieuses
et progressives évolutions, risquaient moins que les folles et
endiablées attaques actuelles ; mais elles conduisaient à une victoire
sûre par une marge modeste, suffisante, cependant, de quelques points.
Je doute qu’elles eussent passionné le grand public. Mais le grand
public était bien la chose dont nous nous préoccupions le moins et nous
jouions simplement, en vrais amateurs, pour nous, et pour la joie
d’échanger, entre amis, quelques aménités parlantes et agissantes. Je ne
me rappelle pas avoir jamais éprouvé les fantastiques et déconcertants
résultats qu’on enregistre actuellement : des équipes qui dominent
durant une mi-temps et marquent des vingtaines de points, pour se
transformer subitement en déplorables écumoirs et être finalement
battues d’une dizaine d’essais. Nous en aurions péri, nous, de courte
honte. Et on aurait laissé là, je crois, de dépit, ballon et maillots,
nous jugeant définitivement bons pour le rebut, et tout voisins du
déshonneur !
Comme il était naturel, le grand public a façonné le jeu comme il le lui fallait. Au fond, même en Angleterre, le rugby
a envié à l’Association son succès de spectacle et ses grandes foules,
dues à la vivacité d’une partie qui ne peut ni s’arrêter ni même se
ralentir. Autrefois, on jouait le rugby
pour lui-même. Peu importaient les interminables mêlées, fastidieuses
pour la galerie. Les joueurs y éprouvaient toute les joies désirées de
la lutte corps à corps, de la lutte douloureuse, virile, triomphante.
Maintenant, on joue pour plaire, la virtuosité a remplacé la dévotion.
Or, les « New-Zelanders », les fameux et incomparables « All Blacks »,
sont justement venus montrer au monde du rugby,
étonné et conquis, leur prestigieuse et triomphante virtuosité, au
moment où chacun, spectateurs et joueurs, ressentait la lassitude des
spectacles monotones et des tactiques toujours les mêmes. Dès lors, la
foule était conquise et la nouvelle tactique régnait : le rugby pouvait, comme sa soeur l’association, devenir un spectacle et cesser d’être un rite.
Ce n’est pas faire une injustice aux joueurs français, et
spécialement aux joueurs du midi de la France, de dire qu’ils étaient
spécialement adaptés à ce rugby-spectacle, rugby
à pétarades, à fusées et, comme on a dit, « feu d’artifice ». Jouer
comme on officie ne répond pas à beaucoup de natures et nos tempéraments
français sont moins portés aux rites compassés qu’aux manifestations de
virtuosité et d’éclat.
Il n’est donc pas étonnant que nous ayons, en France, adopté et comme consacré le rugby
actuel, dans ce qu’il a de plus mousseux, de plus prestigieux, mais
aussi de moins sûr et de moins solide. Nous avons nettement exagéré ce
qu’il avait déjà de très aventureux chez les Zélandais ; mais nous
n’avons ni leurs qualités ni leur merveilleux entraînement pour empêcher
que l’aventure ne devienne mésaventure ! Ne nous étonnons donc pas, non
plus, si nous frisons souvent une victoire, muée brusquement en amère
défaite ; si nous sommes mis en cruelle difficulté, au moment même où
nous nous croyions menaçants. Ce sera encore bien des années ainsi. Et
je ne crois guère que nous ayons beaucoup de chance d’en revenir à une
méthode, à une tactique plus pondérée, moins brillante, mais moins
dangereuse aussi. Il faut aller dans le sens de son tempérament.
Cependant, ne peut-on vraiment rien pour précipiter et aussi diriger
les progrès du football français ? Sa vingt-cinquième année, qui marque
sa grande majorité, doit-elle l’émanciper au point qu’il n’y ait plus
qu’à être spectateur de son activité, sans espoir de la régler ?
Non pas ! Et je crois que la méthode des bras croisés serait peu
recommandable. Or, susciter de grandes rencontres, battre le rappel des
foules, c’est bien. Mais cela devrait constituer un couronnement. Ce
n’est pas parce que cinquante mille spectateurs viendront voir jouer
l’équipe de France que la tactique de cette équipe sera supérieure ou
ses progrès indéniables. Mais, parce que nous savons que maintenant tout
un peuple de fidèles suit nos équipes, nous devrions avoir à cœur
qu’elles fussent les plus dignes de leurs admirateurs et les plus
parfaites.
Or, j’ai peur que nous ne soyons légèrement endormis dans la routine en ce qui concerne l’organisation sportive du rugby
en France. Je vois toujours, par exemple, le même championnat de France
par clubs qui occupait nos pensées et nos efforts en 1892. Seulement,
en 1892, il avait deux concurrents et tous deux parisiens. De la sorte,
l’affaire était vite réglée, en un seul match, et nous pouvions penser à
autre chose durant une partie de la saison : par exemple, à faire des
progrès, ou à former des joueurs, ou à recruter quelques nouveaux
éléments, à faire du sport enfin. Maintenant et depuis bon nombre
d’années déjà, depuis surtout que l’on a, contrairement à mon avis,
doublé les rencontres de championnat d’un match retour, on est absorbé
pendant six mois sur six par la préoccupation de jouer chaque dimanche
une partie décisive, d’où dépendent toute la gloire du club et tout
l’espoir du championnat. Alors, c’est une ruée éperdue vers les joueurs
disponibles, une recherche fiévreuse de l’équipier douteux, un
replâtrage de hasard après les matches à accident ; et, sur le terrain,
la plus déplorable, la plus anti-sportive, la plus discourtoise des
rencontres : la partie de championnat dans toute son horreur. Il est
vrai que, au bout de six mois de cet exercice, selon le hasard des
accidents et des indisponibilités, finissent par se trouver opposées des
équipes qui ont dû, surtout et avant tout, couvrir quelques centaines
de kilomètres et qui auront à se rencontrer des deux extrémités du
territoire ! Glorieuse incertitude du sport ! pendant ce temps-là, les
jeunes joueurs, les éléments de demain, les équipes en formation sont
sacrifiés à une sorte de cuisine mystérieuse, souvent malpropre, d’où
sort, comme elle le peut, l’Équipe.
Eh bien ! je dis que tant que nous procéderons ainsi, nous accentuerons les défauts actuels du rugby
français loin de les atténuer, défauts qui sont l’émiettement, le
manque de solidarité, de compréhension réciproque et de discipline. Nous
n’aurons jamais une Équipe de France, mais des représentants de
l’esprit d’équipe, de la tactique de club, représentants destinés à ne
jamais s’amalgamer, à ne jamais parler que des langues différentes, si
j’ose dire, le jour où on leur demandera de travailler en groupe pour le
pays.
Ou bien il faut renoncer à constituer un « quinze » français, un
football français, une méthode ascendante et progressive du football
français, ou bien il faut abandonner la vieille formule des vives, mais
louches et aigres compétitions locales, de club à club ; à jeter bas
l’organisation vermoulue du championnat tel qu’on le pratique depuis
vingt-cinq ans ; trouver une conception plus large, plus compréhensive,
qui sauve les joueurs, la tactique, le football français tout entier des
mesquines rivalités et des oppositions énervantes où la lutte,
exclusivement de club à club, enferme, chambre, enrobe et étouffe le
joueur et le jeu français. A bas le championnat de France tel qu’il est
compris actuellement !
LOUIS DEDET
Merci à F. Humbert de
rugby-pioneers.com d’où sont extraites les images originales (Creative Commons license).
[
1] Louis Dedet, grand promoteur du rugby en France... et un peu passé aux oubliettes de l’histoire. A la fin du XIX
e siècle, Louis Dedet est au Stade Français ce que Frantz Reichel est au
Racing Club de France : meneur sur le terrain (il joue deuxième ligne),
organisateur, théoricien (il rédige en 1901 le premier manuel expliquant
la technique et la pratique du rugby et plusieurs articles sur « la méthode Neo-Zélandaise »), il s’implique également dans le rugby scolaire (il est professeur agrégé de philosophie) et l’arbitrage... ce qui lui vaut de tenir le sifflet pour
le fameux match inaugural de 1906 contre les All Blacks. Pour l’occasion, Louis Dedet se verra remettre la carte d’international n°3... sans jouer le match...

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STADE JEAN BOUINLe stade Jean-Bouin est un stade de 12 000 places, situé dans le 16e
arrondissement de Paris, juste à côté du Parc des Princes. Il a été
construiten 1925, puis rénové en 1970 dans sa configuration actuelle. En 1975, un
gymnase lui est adjoint, et un terrain de hockey sur gazon est construit en
1982. Il dispose de quinze courts de tennis dont dix en terre battue.





Historiquement stade du CASG Paris devenu le Paris Jean Bouin, club résident
comportant six sections sportives dont la section tennis forte de plusieurs
centaines de membres, le stade Jean-Bouin sert d'enceinte sportive au Stade
français Paris, club de rugby à XV évoluant dans le Top 14. Le stade Jean-Bouin
dispose également d'installations pour pratiquer l'athlétisme et accueillait
notamment le meeting d'athlétisme de Paris jusqu'au début des années 1990.
C'est là que le perchiste ukrainien (soviétique à l'époque) Sergueï Bubka a
porté le record du monde à la marque mythique de 6 mètres, le 13 juillet 1985.
Alexandre François Étienne
Jean Bouin (né à Marseille le 21
décembre 1888, mort le 29 septembre 1914 à Xivray dans la Meuse) était un
coureur de fond français.

Jean Bouin fut l'une des plus importantes vedettes du sport
français avant la Grande Guerre. Sa mort au champ d'honneur lui vaut de ne pas
être oublié entre les deux guerres et nombre d'enceintes sportives sont alors
baptisées du nom de « stade Jean-Bouin ».
C'est, logiquement, le cas du stadeJean-Bouin du CASG Paris dont il était membre, mais on peut également citer le
stade Jean-Bouin d'Angers, celui de Marseille, ou la tribune couverte du stade
Vélodrome de Marseille, d'une des tribunes latérales du stade de Gerland de
Lyon, d'une piscine municipale de Nice située au sein d’un palais des sports
Jean-Bouin, parmi nombre d'autres.
Jean Bouin - Wikipédia